Le professeur Martin Mpinda, consultant à l’OIT, a facilité l’atelier sur le travail des enfants dans la chaîne d’approvisionnement des minerais qui reste un enjeu critique en République Démocratique du Congo. C’est dans ce contexte que l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a ouvert ce mercredi 28 mai 2025 à l’INPP Lubumbashi à travers son projet Antr’Alliance, un atelier de deux jours visant à renforcer la lutte contre ce fléau.
Membres des Entités Territoriales Décentralisées (ETD), Comités Locaux de Développement (CLD), entreprises minières et autorités gouvernementales ont été conviés à cette rencontre dont le but est de sensibiliser les parties prenantes à la nécessité d’éradiquer le travail des enfants dans les zones minières.
Lydiane Nabami Nyembo, chargée de la planification et des relations avec les partenaires dans la chefferie de Kaponda (Territoire de Kipushi), a insisté sur la responsabilité parentale et communautaire :
« La place de l’enfant, c’est à la maison et à l’école. Les mines les exposent à des dangers graves et compromettent leur avenir. Ils ont droit à l’éducation, à la santé, à la protection sociale ».

Un avis partagé par le professeur Martin Mpinda, consultant à l’OIT, qui appelle à intégrer cette problématique dans toutes les planifications :
« Tant que la question du travail des enfants n’est pas intégrée dans la gestion de la redevance minière et les plans locaux, nous risquons de passer à côté des vraies priorités ».
Godefroid Mayuki, membre du CLD de la commune de Kipushi, a lui aussi pointé les risques du travail infantile :
« C’est une lutte importante. Les parents ignorent parfois l’impact à long terme. Il faut impérativement que ces enfants quittent les mines ».

Cette première journée a été l’occasion d’un échange de qualité sur les réalités du terrain. Jean-Marie Vianney, coordonateur des activités de l’OIT à Lubumbashi, a souligné les thématiques abordées :
« Nous avons présenté le contexte du travail des enfants dans les mines, examiné les obstacles rencontrés par les acteurs de terrain et échangé sur les stratégies de remédiation ».
Clôturant la série d’interventions, Placide Sokola Mulambwa, directeur de cabinet du ministre provincial des Mines, a affirmé l’engagement du gouvernement provincial :
« L’enfant qui travaille dans les mines est un oublié de notre système. Il est temps d’inscrire cette lutte dans nos documents de base, comme les cahiers de charges et les dotations sociales, pour qu’il sorte de cet environnement et bénéficie d’un encadrement efficace ».

L’atelier a réuni plusieurs acteurs institutionnels et communautaires autour d’un objectif commun : protéger l’enfant, garantir son avenir, et assainir la chaîne minière. La suite des travaux, prévue le vendredi 30 mai, devrait déboucher sur des recommandations concrètes.
Pour OCE
Jeancy Mulopwe
Chargé de communication